Image principale pour présenter l'article sur les AMHE.

C’est la première fois que vous entendez parler d’AMHE (Arts Martiaux Historiques Européens) ? La pratique du combat historique avec les armes et techniques de l’époque vous intrigue ? Vous retrouverez dans cet article une présentation de cette pratique sportive spectaculaire qui rassemble de nombreux passionnés à travers la France et l’Europe. Concept, origines, fondements historiques et pratiques en club, découvrez ce nouveau sport explosif qui va faire monter votre cardio en un rien de temps ! 

En garde ! Est-ce que vous êtes prêts ? Allez ! 

Les AMHE : une alliance parfaite entre sport et Histoire 

Définition et concept 

Pour la Fédération Française d’AMHE (FFAMHE), “Les AMHE consistent en l’étude et la mise en pratique de traditions martiales européennes éteintes”. 

En pratique, cela revient à travailler sur des codex et des témoignages historiques qui portent sur l’art de combattre à différentes périodes. Généralement, ces techniques ne sont plus utilisées, car chacune d’entre elles s’adaptent à une arme en particulier. Avec l’évolution de l’armement, au fur et à mesure des époques, la manière de combattre a évolué, et certaines pratiques ont peu à peu disparu. 

Ce sont donc les objectifs des AMHE : restaurer ces techniques avec des fondements historiques attestés, manier des répliques fidèles des armes utilisées et reproduire des affrontements réalistes.

C’est une autre particularité de l’AMHE, il ne s’agit pas seulement d’escrime médiévale, car on y retrouve également des techniques utilisées par les Romains, les gladiateurs, les Celtes, et même les Vikings. Cela offre une profondeur exceptionnelle à cette discipline, parce que chaque époque présente des armes et des techniques différentes. Les comprendre est une première étape nécessaire, les appliquer et les maîtriser en combat représentent une autre paire de manches ! 

Origine des AMHE 

La démarche qui consiste à s’inspirer des traditions martiales du passé n’est pas nouvelle. Cependant, on note une recrudescence de l’intérêt pour les pratiques martiales historiques depuis la fin du XXe siècle. Cela peut être lié à plusieurs facteurs : 

  • la pratique des arts martiaux asiatiques qui sont, pour leur part, très ancrés dans l’Histoire de leurs pays ; 
  • un regain d’intérêt pour les reconstitutions historiques (Antiquité et Moyen-Âge), en lien notamment avec les différentes productions cinématographiques ;  
  • une accessibilité facilitée aux sources historiques comme les codex et traités de Maîtres d’armes.

Ces différents facteurs ont permis l’éclosion des premiers clubs de recherches historiques et de pratique des techniques martiales de l’époque. 

Vers la fin du XXe et le début du XXIe siècle, ces associations regroupaient seulement quelques passionnés d’Histoire et d’art martial. Les équipements étaient sommaires, voire inexistants, et les armes peu fidèles aux périodes revisitées. 

Petit à petit, ces clubs ont progressé dans leur pratique et se sont installés dans leur tissu local par le biais notamment de reconstitutions historiques. Le nombre de membres ne cesse d’augmenter depuis, et, avec cette augmentation, une amélioration considérable des équipements disponibles. L’évolution de cette pratique est par ailleurs observable dans d’autres pays européens comme l’Angleterre, l’Allemagne ou les Pays-Bas. 

Depuis, si les clubs d’AMHE comprennent toujours de véritables passionnés d’Histoire et de recherches authentiques, ils sont désormais rejoints par des personnes en recherche d’un sport original sans accorder autant d’importance à l’aspect historique (qui demeure fortement présent, de toute façon). 

Les AMHE : les fondements techniques 

Les époques

Quelles sont les époques historiques concernées par la pratique des AMHE ? Cela va dépendre de l’orientation des clubs ! D’un point de vue théorique, les techniques travaillées peuvent aller de l’Antiquité jusqu’au XXe siècle. 

Dans les faits, ce que l’on retrouve le plus souvent demeure une période médiévale précise qui se situe entre le XIIIe et le XVIe siècle

Pourquoi cette période ? C’est parce que la plupart des codex utilisés traitent effectivement de cette époque précise, les sources primaires y sont les plus nombreuses. C’est la raison pour laquelle elle reste majoritairement représentée dans les clubs. 

Toutefois, il est fréquent de voir des associations pratiquer l’art martial des gladiateurs et des Romains pour la période Antique ou celui des Vikings pour celle du VIIIe au XIe siècle. 

Les sources historiques 

Sur quoi se basent donc les néo-combattants passionnés d’Histoire ? 

La FFAMHE identifie “à ce jour plus de 200 traités de combat, des milliers de sources indirectes (iconographies, récits de combat,…) s’étalant de l’Antiquité au XXe siècle et de multiples traditions martiales armées (rapière, épée longue, messer, épée de cour, sabre militaire, dague,…) ou à mains nues (lutte, pugilisme,…).

Il faut bien identifier les sources primaires et les sources secondaires quand il s’agit de se baser sur des ouvrages historiques. Dans ce cas présent, il s’agit des sources primaires qui vont faire foi dans la pratique d’AMHE comme les reproductions et les transcriptions fidèles des textes et images de l’époque. 

Voici quelques exemples d’images provenant des codex que l’on peut retrouver dans la pratique de l’épée longue ; ces deux sources sont largement utilisées par les clubs : les traités de Fiore dei Liberi du XIVe siècle et le codex Wallerstein du XVIe siècle.  

La plupart du temps, ces représentations sont associées à des descriptions d’origine et plusieurs traductions peuvent parfois y cohabiter. L’étude de ces descriptions est précieuse, car elle permet de visualiser l’enchaînement des mouvements.

D’autres traités et codex demeurent majeurs dans la pratique des AMHE comme le manuscrit I33 et ceux de Maître d’armes réputés : Johannes Liechtenauer, Hans Talhoffer, Joachim Meyer, Johannes Lecküchner, etc.

Les armes 

En fonction de l’époque travaillée, la nature des armes et des techniques est différente. Certains clubs d’AMHE se spécialisent dans une pratique en particulier, quand d’autres choisissent volontairement de varier et d’aborder plusieurs armes. C’est un parti-pris sachant que chaque arme permet de travailler de façon très vaste une multitude de techniques et de variantes. 

À l’heure actuelle, il est désormais possible d’acheter de nombreuses reproductions fidèles adaptées aux pratiques des AMHE. Cela n’était pas le cas il y a plus de vingt ans, et le nombre croissant d’adhérents a permis à des sites comme faits d’armes de pouvoir proposer une large gamme d’équipements : épée longue (type Feder), épée courte, messer, rapière, hache d’arme ou encore des armes de mêlée

Voici une galerie de quelques armes qui peuvent être travaillées dans les clubs d’AMHE français :

Les arts martiaux historiques européens : La pratique en club 

En quoi consistent les entraînements d’AMHE ? 

Vidéo promotionnelle de la FFAMHE pour la pratique de l’épée longue.

En AMHE, il y a plusieurs types d’entraînements possibles : 

  • l’analyse de codex ; 
  • la mise en application d’un mouvement ; 
  • l’entraînement de ce même geste ; 
  • la mise en pratique lors d’un assaut. 

La démarche est toujours la même, et c’est en partie ce qui fait la richesse historique de la pratique de ce sport. L’objectif est toujours de partir du matériau de base provenant des codex, puis de l’appliquer avec la reconstitution des armes de l’époque. 

En principe, une seule image peut permettre de travailler plusieurs mouvements différents et, si l’on souhaite aborder l’intégralité d’un codex, cela peut facilement prendre plusieurs années. 

Certains entraînements sont donc plutôt axés “techniques” quand d’autres vont faire la part belle aux assauts. Ces derniers, avec l’équipement de protection adéquat, vont permettre aux combattants d’appliquer les différentes techniques travaillées. Évidemment, on se rend rapidement compte que le combat réel complique la tâche, et c’est tout l’intérêt de répéter un certain nombre de fois un geste afin que celui-ci soit mieux intégré dans notre esprit. 

Les clubs d’AMHE disposent toutefois d’une grande liberté d’organisation, et tous ne vont pas répartir les entraînements de la même manière. Cependant, la démarche mentionnée ci-avant demeure la même dans tous les clubs.

Témoignage d’un instructeur officiel d’AMHE

Portrait de Patrick Vallat - instructeur AMHE - Passe d'armes (Savoie)

Pour illustrer ces propos et vous présenter de la meilleure des façons cet art martial historique européen, voici quelques mots de Patrick VALLAT, instructeur diplômé d’AMHE (Brevet Fédéral 2ème degré Pentathlon Moderne, option « Pentathlon Historique ») et fondateur de l’association “Passe d’armes” en Savoie. 

Il pratique et enseigne les AMHE depuis plus de 20 ans désormais et possède un recul suffisant pour nous faire part des évolutions de cette pratique martiale.


Questions / réponses

Patrick, si tu devais nous résumer les AMHE en 1 ou 2 phrases, ça donnerait quoi ? 

Etude de textes anciens (codex) avec, pour objectif, une double pratique : pratique culturelle et martiale, pratique sportive. Il s’agit d’essayer de restituer un geste dans l’esprit des auteurs, en vue d’une restitution historique.

Dans la pratique des AMHE, qu’est-ce qui est selon toi primordial ? 

L’humilité. L’envie d’apprendre et d’accepter les conseils, l’envie de s’amuser plutôt que de s’affronter. Et, enfin, une bonne préparation physique.

Il faut combien d’années selon toi pour maîtriser les techniques d’une arme en particulier ? 

Le sport, c’est comme pour la musique, l’apprentissage est permanent. D’autant plus délicat qu’il n’y a plus de lignée de formateurs. La transmission a été interrompue, voire remplacée par l’arrivée de nouvelles technologies.

Lire un ouvrage, relire un ouvrage, l’enseigner, l’enseigner encore et s’exercer sont autant de remises en question de la pratique et de la maîtrise d’une arme.

Je dirais qu’il faut commencer par appréhender le concept et les bases principales (les fondamentaux), puis s’approprier l’objet qui est le prolongement du cerveau et du bras, afin de décider des actions à mener.

Plusieurs années sont nécessaires. Pour commencer à se faire plaisir, une bonne année. Pour accepter la frustration et l’échec, toute une vie !

Est-ce un sport adapté aux débutants ? 

Tout à fait. Tout âge, tout sexe confondu. Avec ou sans aptitudes sportives particulières.

Quel regard portes-tu sur l’évolution de la pratique des AMHE au cours de ces 20 dernières années ? 

Il y a 20 ans, les pratiquants étaient plutôt isolés, les échanges plutôt rares et les sources confidentielles.

Aujourd’hui, il y a un bon maillage territorial (même s’il reste encore à faire). Les échanges sont de plus en plus nombreux avec des stages, des formations et des tournois. Les sources sont également de plus en plus accessibles.

Quelle est ton arme préférée, et pourquoi ? 

Dague et messer. Je crois que ce sont les 2 armes les plus dangereuses. La distance courte nécessite un engagement réfléchi qui ne pardonne pas l’erreur.

Photos d'entraînement AMHE avec épée bocle et viking

En résumé 

Bien que peu connus du grand public, les arts martiaux historiques européens (AMHE) font souvent beaucoup d’effets aux personnes qui ont la possibilité d’assister à une démonstration. Si la structuration de ce sport en fédération est assez récente, de nombreux clubs proposent désormais cette pratique avec quelques variantes. 

Ainsi, qu’il s’agisse de l’époque historique, du type d’arme ou du Maître d’armes (escrime italienne ou escrime allemande par exemple), chaque association sportive peut avoir une approche différente. La démarche globale demeure cependant la même : partir d’instructions de l’époque pour l’appliquer en entraînement, puis en combat

Ce sport historique gagne donc à être connu, car il présente une belle profondeur et des années de pratique ne seront pas de trop afin d’approcher d’une certaine maîtrise des pratiques martiales antiques ou médiévales. 

Épée longue, hache noble, lance, épée courte, messer, dague, hache viking, choisissez votre arme, entrez en lice, saluez et mettez-vous en garde ! Êtes-vous prêt ? Allez ! 

Foire aux questions 

Où trouver un club d’AMHE ?

Le site de la fédération française d’AMHE propose sur son site internet une carte de France des clubs affiliés : https://www.ffamhe.fr/associations-affiliees/ 

Si la plupart des régions possèdent une ou plusieurs associations, certains coins du pays n’offrent pas la possibilité de pratiquer cet art martial. Cependant, la majorité de grandes villes comprennent au moins un club affilié. 

A-t-on besoin de protections pour les AMHE ? 

Oui, c’est indispensable. La protection principale demeure le masque d’AMHE. Celui-ci vous permettra de réduire l’impact sur votre tête et votre cou. Ensuite, tout dépend de l’intensité et des armes utilisées. En entraînement technique, un masque et des gants d’AMHE peuvent suffire. Quand il s’agit toutefois de réaliser des assauts, il faut impérativement une veste d’AMHE spécifique (350N ou 800 N), une coquille, des protections pour les articulations (genoux, coudes, épaules), un pantalon renforcé et d’autres éléments garantissant la pratique en sécurité.

Dans tous les cas, il vaut mieux être trop protégé que pas assez. Avec des armes en métal, chaque coup peut faire très mal. Il est donc fortement déconseillé de ne pas se protéger pour ce sport. 


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